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Découvrez la Balade des Francofolies avec Loopi

Dans cette balade audio, nous vous invitons à parcourir les lieux emblématiques du festival qui célèbre chaque année la chanson francophone depuis 1985. Au fil de notre promenade, vous découvrirez l’histoire des Francofolies, ces scènes mythiques, ces anecdotes croustillantes et l’empreinte laissée par les artistes qui ont marqué l’événement. Depuis le cour des Dames jusqu’à la grande scène Jean Louis Foulquier, en passant par les petites scènes disséminées dans la ville, vous pourrez revivre les moments forts du festival et ressentir l’émotion qui envahit La Rochelle chaque été. Nous vous guiderons à travers les rues chargées d’Histoire de cette magnifique cité portuaire où la musique et la convivialité règnent en maître. Préparez-vous à plonger au cœur des Francofolies, à la rencontre des artistes, des passionnés et des légendes qui ont façonné l’identité de ce rendez-vous incontournable de la scène francophone.

Vous êtes ici Jardin Bobinec. Situé au pied de la grande roue, ce petit square a été redécouvert par les Rochelais à l’occasion de la crise sanitaire de 2020, qui a entraîné l’annulation de tous les festivals français. Tous enfin presque. Puisqu’à La Rochelle une poignée d’irréductibles n’arrivent à se résoudre à ce silence forcé. C’est en effet, dans ce havre de paix peu fréquenté, et pourtant à proximité du Port de La Rochelle que les Francofolies organisent, au pied levé, une version Covid du festival appelé « Y a des Francos dans l’air. »Un nom comme un pied de nez au virus, un format réduit avec une jauge limitée à 1000 spectateurs par les autorités, une petite scène montée ici, dans ce jardin Bobinec, entre la gare et le Vieux-port.

Porte d’entrée sur la ville pour les milliers de festivaliers et pour les artistes des Francofolies, la gare de La Rochelle construite de 1910 à 1922, a toujours su guider les premiers pas des visiteurs dans la folle ambiance du festival. Bâtiment inscrit au titre des monuments historiques en 1984, la décoration extérieure est faite en accord avec l’environnement de la ville : de coquilles, de poissons et de crustacés. En 1985, pour la première édition des Francofolies, c’est ce qui se passe, ici, à la gare de La Rochelle qui va surprendre Jean-Louis Foulquier, le créateur des Francofolies. À la veille des premiers concerts, il est très inquiet par le peu de réservations, côté billetterie. Ce premier festival entièrement consacré à la chanson francophone va-t-il être un terrible échec ? C’est un coup de téléphone passé par le chef de Gare de La Rochelle qui va balayer tous les doutes du jeune producteur. Jean-Louis Foulquier réalise que son pari est en passe d’être gagné : des centaines de festivaliers désorientés sont en train de débarquer en ville, par wagons entiers. Certains dorment à même le sol, dans le hall de la gare dans l’attente de l’ouverture des guichets ! Le jour J, Jean-Louis Foulquier et Michel Crépeau, Maire de La Rochelle sont sur le quai pour accueillir les artistes arrivant de la capitale. Ils sont accompagnés de Jesse Garon, vedette éphémère, natif de la Rochelle. Pour cette première édition, 24 000 billets sont vendus, installant La Rochelle dans le paysage musical comme premier festival d’été français. Il n’y en a pas d’autres… Aujourd’hui, près de 40 ans après ce coup de téléphone libérateur, les Francofolies de La Rochelle, ce sont près de 150 000 amoureux de musique qui se retrouvent chaque mois de juillet dans la cité portuaire, en provenance de toute la France. Entre descente en fanfare et discrètes arrivées de nuit, entre trains spécialement affrétés et animations sur le parvis, la gare et son buffet – rebaptisé Comptoir des Francofolies – ont depuis vu passer tous les grands noms de la chanson française.
Vous êtes ici au pied de l’église Saint-Sauveur, juste à côté d’une de ces petites cours cachées dont la cité protestante garde le secret. Construite au XIIe siècle par les moines de l’Île d’Aix, cette église de style Louis XIII avec un clocher d’origine médiéval, a été victime de deux incendies ainsi que de la destruction par des protestants, ce qui lui a valu trois reconstructions. Sur les côtés de sa tour, vous pouvez voir des traces d’arrachement d’un porche flamboyant. Désormais, on associe instantanément La Rochelle à ses Francofolies. Et c’est vrai que l’histoire tissée entre le festival et la cité est bien singulière. Chaque année, les Francofolies investissent les lieux les plus insolites de la ville et font découvrir, voire redécouvrir aux Rochelais eux-mêmes, des pans parfois méconnus du patrimoine rochelais et ceci à l’occasion de représentations artistiques inattendues, décalées, surprenantes, intimistes. L’Église de Saint-Sauveur, légèrement à l’écart de l’effervescence du Vieux-Port, est un parfait exemple de ces surprises musicales mitonnées par l’équipe des Francofolies, c’est d’ici que partent chaque été les balades chantées des Francofolies. Dans l’écrin de l’Eglise Notre Dame, à quelques pas d’ici, Laurent Voulzy et Patrick Fiori donnèrent des concerts mémorables. Pas loin, Camille, a fait frissonner d’émotion ceux qui y étaient à la Chapelle de l’Oratoire. Rosemay Standley avec Moriarty, a chanté en déambulant dans les salles du Muséum d’Histoire naturelle, entre girafe et panthères empaillées. Albin de la Simone, Clotilde Coureau, et Philippe Torreton ont embrasé la somptueuse Chapelle Fromentin, proche du marché central, et qui abrite habituellement le Centre chorégraphique national. Au hasard des éditions, on a encore vu des artistes chanter dans la Chapelle de l’hôpital, à la gare, au Casino, sur la plage, dans le marché de l’Arsenal, sur le toit d’un immeuble dans le quartier de Mireuil, dans un chalet cossu des allées littorales du Mail, dans les jardins publics, dans les cours de belles maisons coloniales ou encore dans des appartements privés du centre-ville. Et évidemment, on ne se lassera jamais d’entendre Patrick Bruel raconter son errance nocturne dans les rues de la ville, un moment-clé pour le chanteur, puisqu’il aboutira à l’écriture, au petit matin, dans sa chambre d’hôtel, à l’inoubliable « Casser la voix » qui va le propulser au sommet. La Rochelle et les Francofolies sont définitivement inséparables. Dans les rues de La Rochelle, il y a aussi des artistes qui ont écrit des chansons= Patrick Bruel « casser la voix »
Vous êtes ici devant à La Coursive, une très ancienne halle aux poissons reconverties depuis des années en scène nationale, offrant sa lumière, ses vieilles pierres et ses trois salles de concerts à toutes les esthétiques musicales présentes aux Francofolies. Les Francofolies, c’est chaque année une centaine de concerts dans toute la ville. Sur les scènes ouvertes du Vieux-port, dans des endroits insolites et, bien sûr, dans les hauts lieux de la vie culturelle rochelaise. Trois salles, trois ambiances à La Coursive, mais toujours pour des moments incroyables, où la proximité des artistes permet de vivre des sensations et des émotions particulièrement fortes. La Salle bleue, la plus à gauche, un peu cachée, accueille depuis des années les Francos Junior, la programmation jeune public des Francofolies. C’est le lieu des premiers concerts en famille, les premiers moments d’émerveillement partagé avec les copains et les parents, c’est là où l’on découvre la magie d’un spectacle vivant, là où l’on apprend à devenir spectateur. Juste à côté, dans le fond : le théâtre Verdière, la dernière-née des trois salles. C’est le lieu des premières Francofolies pour nombre de jeunes artistes, tout particulièrement ceux issus du Chantier des Francofolies. Ici, Angèle, Camélia Jordana, Pomme, Ben Mazué et tant d’autres ont fait leur première plongée dans le grand bain. Avec un public qui vient là en connaisseur pour découvrir les talents de demain, le théâtre Verdière est devenu un incontournable des Francofolies. Le Grand Théâtre enfin, avec ses 1 000 places, est un lieu chargé d’histoires et de mémoire pour le festival. Sur cette scène mythique se sont succédé les plus grandes et les plus grands, pour des duos d’anthologie, des cartes blanches de folie, de derniers passages émouvants, pour l’éternité. Maurane, Léo Ferré, Serge Reggiani, Graeme Allwright Juliette Gréco, Francis Lemarque, Daniel Darc… la liste est bien trop longue pour tous les citer ici. Mais tous sont passés ici. Sachez que Bernard Lavilliers y est à ce jour le recordman de programmation, et que Jean-Jacques Goldmann a enflammé la scène en 1988.
À partir du Cour des Dames jusqu’au très bel Hôtel de la Monnaie, en passant devant le théâtre de la Coursive – remarquable par son fronton de pierre en forme de coquillage et la discrète école Dor voici la rue Saint-Jean-du-Pérot. Elle constitue l’artère principale du festival, véritable coulisse à ciel ouvert où, pour peu que l’on se montre attentif, on est assuré de croiser les artistes qu’on s’apprête à voir le soir même sur la Grande Scène. Aux Francofolies de La Rochelle, festival dans la ville, les artistes investissent les lieux : les hôtels, les restaurants, les cafés et les bars… Sur chaque pas-de-porte, on pourrait s’amuser à apposer une plaque « Ici, tel grand chanteur/telle grande chanteuse a son rond de serviette et tutoie le patron. » Certains artistes ne jurent d’ailleurs que par certaines tables, et chaque restaurateur ou chaque cafetier peut se vanter du lien personnel qu’il entretient avec « sa » star – photos et autographe à l’appui – et raconte sans qu’on le force les soirées mémorables – ou les petits-déjeuners discrets – passés dans son établissement par tel ou tel artiste : ici Souchon, ici Birkin, ici Aubert, ici Renaud… Tendez l’oreille, les anecdotes ne sont jamais très loin ! Parmi les dernières : c’est dans cette rue Saint-Jean-du-Pérot que Bénabar a par exemple entraîné son public– à l’issue de son concert et sans arrêter son tour de chant –jusqu’à un bar qui a ouvert grand ses portes, pour un incroyable deuxième concert improvisé. Une déambulation en fanfare, dont les Rochelais et les fidèles des Francofolies se souviennent encore ! Dans cette rue incontournable du festival, la petite cour ombragée de l’école Dor abrite depuis plusieurs années les Folles Rencontres : des rendez-vous intimistes à l’écart du joyeux tumulte de la rue, qui permettent d’écouter, presque en tête-à-tête, les personnalités les plus diverses se prêter au jeu des confidences et des souvenirs musicaux. Enfin, ouvrez l’œil : vous remarquerez peut-être aussi, à toute heure du festival, un homme tout de noir vêtu, les traits peut-être un peu tirés, arpenter la rue sur un scooter, un vélo, ou une trottinette électrique. Petit secret : il s’agit sûrement de Gérard Pont, le président des Francofolies, qui connaît les habitudes de chacun et court d’un événement à l’autre pour n’en rater aucun !

Ici vous êtes sur la plage de la Concurrence, la plus proche du centre-ville de La Rochelle, la plus proche de la Grande Scène des Francofolies. En tendant l’oreille, les soirs d’été vous pouvez entendre les artistes qui se produisent sur la Scène Jean-Louis Foulquier. Normal : sur mer, sans obstacle, les sons peuvent aller jusqu’à l’horizon. Les Francofolies, nées sur le port de La Rochelle, à l’emplacement d’anciens chantiers navals, les pieds dans l’eau, avaient tout pour porter les voix francophones au-delà des océans et des frontières hexagonales. Très tôt, Jean-Louis Foulquier, leur créateur, a voulu faire rayonner les Francofolies dans d’autres havres, dans d’autres villes, loin de son cœur d’attache. Aujourd’hui les Francofolies, on les retrouve à Montréal au Québec, à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, à Saint-Paul à La Réunion, à Spa en Belgique, à Esch-sur-Alzette au Luxembourg et à Plovdiv en Bulgarie… Des éditions éphémères ont aussi eu lieu à New York, à Buenos-Aires, à Berlin et à Tel Aviv. Désormais, grâce aux Francofolies, aux quatre coins du globe, des passionnés peuvent faire vivre la chanson francophone avec les mêmes envies de partage d’émotions, de plaisir et de convivialité.

À l’extrémité de l’esplanade Saint-Jean-D’acre, une drôle de petite cabane de bois noir abrite… une drôle d’école. Ou plutôt… une pépinière. Une pépinière de talents… Ce petit hangar, ancien chantier de construction navale, est devenu un lieu d’accompagnement professionnel des jeunes artistes émergents. C’est le Chantier des Francofolies. Le Chantier des Francofolies existe depuis plus de vingt. À l’intérieur du bâtiment, on trouve une petite scène avec tout l’équipement professionnel, son, lumières, loges… Une scène pour apprendre à devenir artiste. Ici, chaque année, une sélection de jeunes talents, repérés partout en France par les têtes chercheuses des Francofolies viennent parfaire leur début de carrière. Ici, les conditions sont idéales. Plusieurs semaines durant, ils vont bénéficier de l’accompagnement professionnel et bienveillant de coachs aguerris. Des Musiciens, des chorégraphes, des scénographes, des professeurs de chant, des techniciens lumière, son, des juristes et des spécialistes du milieu musical. Ici, ces jeunes artistes prennent le temps de préciser et de peaufiner leur projet, d’affiner leur jeu, afin d’être au top pour un premier « grand » concert à l’affiche du festival. Big Flo & Oli, Pomme, Ben Mazué, Hoshi, Juliette Armanet, Feu! Chatterton, Suzane, Christine & the Queens, Lomepal, Therapy Taxi, Zaz, Cali, … et bien d’autres sont passés par ce Chantier des Francofolies… et beaucoup encore laisseront leur empreinte et leurs ondes sur ce quai de La Rochelle. Aujourd’hui la promenade qui mène au Chantier en longeant la mer s’appelle Ballade Jean Louis Foulquier.

En 1985, c’est au retour d’un voyage au Québec, que Jean Louis Foulquier à l’idée de reproduire la Francofête, un festival qu’il a découvert là-bas sur les plaines d’Abraham. Une nuit, après un dîner bien arrosé, il traverse cette place Saint-Jean-d’Acre à La Rochelle et décrète que c’est ici qu’il créera « ses » Francofolies : un festival dédié à la chanson francophone, entre le centre-ville et la mer, au pied de remparts centenaires et des tours les plus célèbres de France. Un pari complètement fou, tenu et gagné, par l’audace et la ténacité d’une poignée de passionnés qui n’ont pas douté de l’appétence du public et des artistes pour des grands rendez-vous de fêtes collectives. La Scène Jean-Louis Foulquier, c’est, chaque été, une grande cathédrale éphémère entièrement consacrée à la scène francophone, à la chanson sous toutes ses formes : la variété, le rock, le rap, la pop, le hip-hop, l’électro. Pour les artistes, se produire ici, devant plus de 12 000 spectateurs, c’est toujours une forme de consécration. « Quand tu joues ici disait Bénabar, c’est bon, tu as ton diplôme de chanteur » Barbara, Léo Ferré, Johnny Halliday, Vanessa Paradis, Charles Aznavour, Jacques Higelin, Clara Lucia-ni, Aya Nakamura, Angèle, NTM, IAM, Claude Nougaro, M, Orelsan, Bernard Lavilliers, Louise At-taque ou encore Jean-Jacques Goldmann, pour son ultime concert… et tant d’autres et tant d’autres qui sont passés là, et qui avaient en face d’eux le port, la mer, une foule en folie. De la folie, la Grande Scène n’en a pas manquée. À l’instar de la première édition, où l’acteur rochelais Bernard Giraudeau inaugure la scène en descendant de la Tour de la lanterne en rappel, d’autres moments marque l’histoire de ce lieu : un champ d’or composé de milliers de tournesols pour Jacques Higelin, le même grand Jacques perché en équilibre instable au-dessus du public, un parterre de chapeau de paille blancs pour célébrer Henri Salvador… Sans oublier les premières « vraies » scènes offertes aux représentants du rap français, NTM, IAM, Diams et tant d’autres à leur suite. Avec Ideal J, Kerry James a joué alors qu’il a 13 ans ! La Grande Scène Jean-Louis Foulquier, c’est le cœur battant des Francofolies. L’histoire d’une esplanade transformée par magie en salle de concert à ciel ouvert, et qui voit, chaque année, défiler tous les plus grands artistes, devant des milliers d’amoureux de musique.

Toujours en profitant d’une vue sur le port, ce jardin d’enfants bien connu des familles, a au fil des ans accueilli les prestations de nombreux artistes du festival, quand ils étaient encore inconnus. Se produire sur la Grande Scène Jean-Louis Foulquier, au pied des tours de la ville, c’est la consécration pour tous les artistes de la scène française. Avant d’arriver là, d’autres scènes, tout autour du Vieux-Port de La Rochelle, jalonnent, artistiquement et géographiquement, le parcours des talents émergents. En 2012, ici, square Valin, sur une petite scène gratuite, devant une foule pour le moins… clairsemée, une jeune chanteuse, déterminée mais encore timide, interprète avec générosité les premiers titres de son répertoire. 20 minutes en solo. Dans le civil, cette jeune chanteuse s’appelle Héloïse. L’hiver et le printemps précédents, elle a passé quelques semaines à perfectionner son spectacle auprès des professionnels du Chantier des Francofolies. Une sorte d’école rochelaise qui accompagne les premiers pas des jeunes artistes. Pour l’heure, peu de gens la connaisse. Et à l’issue de sa prestation, elle répète son nom de scène, encore peu familier : « Merci à tous. Je m’appelle Christine & the Queens. » Deux ans plus tard, « la Reine Christine » est en tête d’affiche sur la Grande Scène des Francofolies. Sa carrière est sur orbite. De la petite scène gratuite du square Valin aux plus grandes scènes U.S., en duo avec Madonna, et jusqu’à faire la couverture du Time, Héloïse, alias Christine & the Queens est partie d’ici à la conquête du monde. Et l’exemple de Christine & the Queens n’est pas unique : nombreux sont les artistes qui ont débuté dans ce coin de La Rochelle.

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